Dans la
catégorie "j'ai testé pour vous" j'ai testé
"assesseur".
Je voyais à bien ce dont il s'agissait: ce sont les deux personnes
qui ne font rien en entourant le président de la corrida qui
agite ses mouchoirs.
Non non, on m'a précisé "assesseur aux élections
régionales".
J'en ai conclu que ça devait être pareil, j'ai donc pris
un mouchoir et j'ai suivi le président du bureau de vote partout.
Le blème c'est qu'il est monté sur roulettes, et que moi
le matin... c'est dur.
Je me suis donc placée à coté de l'urne en résine
transparente, et j'ai attendu qu'il se calme.
En fait il ne se calme jamais...
Mais les
premiers clients, euh, électeurs sont arrivés. P'tain,
se lever si tôt pour voter, faut aimer!!!
Alors nous étions trois coté comptoir, un qui vérifiait
les cartes d'électeurs et d'identité en annonçant
un numéro, un qui actionnait la manette de l'urne en disant "a
voté", l'autre qui consultait le registre, lisait à
voix haute le nom de l'électeur suivi de ses quatre prénoms
ridicules (je remercie à cette occasion mes
parents de ne m'en avoir donné qu'un seul).
Puis il fallait faire signer les gens avant qu'ils ne s'en aillent.
Le poste le plus pénible est ce dernier, annoncer les noms des
gens c'est horrible, les personnes qui ont un nom étranger
(c'est à dire originaires du nord de Bordeaux), on
se plante joyeusement sur la prononciation, bonjour le massacre.
Lire la carte d'électeur avec le numéro ça peut
aller, sauf pour les distraits qui viennent avec une vieille carte où
ce n'est pas le bon numéro, ou ceux qui n'ont tout simplement
pas de carte.
A mon avis le meilleur poste est tireur de manette: "a voté"
"a voté" "a voté"...
et puis rester debout ne me pose pas vraiment de problème.
Une fois
qu'on a eu fermé le bureau de vote, à 18h, on a regroupé
les enveloppes par 10, en alignant les paquets sur une table. Puis on
a mis 10 paquets dans une grande enveloppe, qu'on a fermé. Je
me disais le dépouillement on ouvre les enveloppes, mais non,
il faut commencer par les enfermer dans une autre...
Puis le
directeur a partagé le groupe en deux équipes, et chacune
a pris une enveloppe de 100 petites enveloppes.
Là
y'en avait une qui ouvrait, un qui examinait les bulletins (s'il y a
un signe ou une rature, le bulletin est nul) et qui annonçait
le nom du candidat, deux qui marquaient sur un papier, une qui agrafait,
comptait les paquets de 10 et supervisait. Moi j'étais une de
celles qui marquait. Quand on a dix petits traits il faut l'annoncer,
un peu comme au loto voyez, sauf qu'on gagne pas de lot.
Et puis y'a le président qui surveille ce qu'il se passe... (oups,
mais non ce n'est pas moi qui fait rire mes collègues!!!)
Notre table a dépouillé trois enveloppes de 100, et j'ai
donc additionné le nombre de traits sur ma feuille: 300, oui!!!
Ce qui
est bizarre c'est quand il y a une enveloppe avec un bulletin blanc:
on constate la chose, on la remet dans l'enveloppe, on agrafe puis on
signe tous dessus. Pareil pour un bulletin nul, et pire que tout: une
enveloppe vide. On fait pareil. Mais pourquoi agrafer une enveloppe
vide? Pour ne pas que le vide s'échappe? Y'a des choses qui m'échappent...
Après
on peut jeter tous les bulletins, sauf les enveloppes qu'on a agrafé
et signé dessus: ça part à la préfecture.
Et à la préfecture, ils en font quoi de ces enveloppes???
Ils examinent d'adn??? Bref un mystère de plus!
Donc on
cherche un chroniqueur capable d'entrer à la préfecture,
d'enquêter sur le devenir des enveloppes vides, ou pleines de
bulletins blancs ou nuls, et de nous raconter ce qu'ils en font!
Merci,
c'est pour le bien de la démocratie. Ou de ma curiosité
sans limite...