Au Pôle
Culturel du Marsan, vendredi 12 mars
Personne
à l’entrée, pour nous prévenir qu’avant de voir ce spectacle, il fallait
une préparation physique ! Eh oui, j’aurais dû entraîner mes zygomatiques
qui à la fin me faisaient mal. Il faut rire au moins 10 minutes par
jour une semaine avant, ensuite on est dans de bonnes conditions pour
aller voir ces menteurs. Car vraiment le spectacle était jouissif.
Avant
de rentrer, les spectateurs étaient invités à écrire un mot de leur
choix et à l’introduire dans un pot. Pourquoi ? Mystère ! Mais en personnes
disciplinées… et curieuses, beaucoup ont écrit. Moi aussi, bien sûr !
Nous rentrons.
5 comédiens sont assis sur des chaises, face au public. L’un d’eux se
lève, tire un mot dans le fameux pot, l’annonce, puis il pose une minute
et successivement les mains sur les épaules des comédiens qui, pendant
ce court laps de temps, doivent trouver un début d’histoire en rapport
avec ce qui a été tiré.
Qui a
écrit ce mot ? Demande alors le maître de cérémonie ? Silence dans la
salle. Personne ne veut se dévoiler. Pudeur ? Crainte de ce qui pourrait
arriver ? Peur de l’inconnu ?
Deuxième
mot. Encore un mot qui n’appartient à personne ! La soirée s’annonce
mal !
Troisième
mot enfin, quelqu’un lève la main. Une dame ! Quelle histoire choisissez-vous,
lui demande le maître de cérémonie ? Il s’agissait du mot « luciole »
et la dame choisit une histoire de cimetière. Les comédiens alors se
mettent à improviser avec une imagination, un délire, une connivence
et une fluidité étonnante. Des histoires mystérieuses, poétiques, à
la manière de. Des histoires en couleur ou en musique se succèdent tout
au long de la soirée, toujours drôles qui mettent en joie un public
conquis. Nous allons du Far West à la Russie de Tchekov. Les ingrédients
du couscous se parlent entr’eux et se disputent avec ceux de la choucroute,
une cigogne , véhiculant des triplés dans son bec tordu se trompe de
destinataire. Je ne peux pas tout citer.
Ce fut
une excellente soirée ! Les gens sortaient avec le sourire sur leur
visage, un sourire qui j’espère durera car, c’est bien connu, le sourire
adoucit les mœurs.
Et bravo
à la compagnie Baratin et à leurs mensonges. Un mensonge, quand tout
le monde sait que c’en est un, ce n’est plus vraiment un mensonge, c’est
de la poésie.