SPECTACLE

COMPARTIMENT FUMEUSES
de Joëlle Fossier
par « Les Amis en Scène » de Saint-Pierre-du-Mont

Après avoir vu à la file trois pièces de théâtre qui m’ont laissée sur ma faim, j’ai décidé de bouder.
Plus de théâtre pendant un certain temps.
Mais voilà, des amis m’ont dit :

  • " Viens, ce soir c’est bien tu verras !"
  • " Mais où m’amenez-vous ? "
  • "A la salle des fêtes d’Aurice et c’est une troupe amateur… "

J’ai hésité. De quoi faire la fine bouche non ? Mais bon, faisons-leur confiance ! Et puis mes colères ne tiennent jamais bien longtemps. Je suis très mauvaise pour les bouderies qui s’éternisent. La gaîté, c’est mieux.
Nous voilà donc partis vers Aurice,  haut lieu pour ce soir du théâtre landais.
Au bout d’une heure et quart de spectacle j’ai poussé un grand soupir de satisfaction : Enfin du théâtre comme je l’aime ! Avec du rire, des larmes, une histoire qui vous fait complètement oublier la vôtre, des personnages attachants qu’on a envie de consoler, de prendre dans ses bras ou de frapper, de l’émotion quoi !
Tout ça servi par trois comédiennes remarquables. J’ai vu des spectateurs sortir, le mouchoir à la main, prêts à essuyer une larme, encore émus par ce qu’ils venaient de voir.
Moi-même, j’étais en pétard parce que mes larmes coulaient malgré moi, malgré mon mascara et mon maquillage, me transformant peut-être en monstre de la nuit.
Si j’avais su je serais venue nature ! Pourtant j’ai ri aussi ! Je ne vais pas vous raconter l’histoire, juste vous dire qu’il s’agit de deux prisonnières qui se retrouvent dans la même cellule, deux mondes différents, deux vies que rien n’aurait dû rapprocher et pourtant…
Il y a aussi une surveillante ambigüe et détestable, une étrange musique lancinante et surtout des comédiennes inspirées amenant une intense émotion, elles mêmes parfois au bord des larmes mais maîtrisées, toujours justes, sans fioritures ni effets superflus.

Un régal.
J’espère que cette pièce va tourner dans la région. Courez-y.
Mais un conseil, munissez-vous de mouchoirs et pas de noir aux yeux.
Pourtant ne pensez pas que c’est une pièce triste, non. On y rit, on y pleure…la vie quoi.

Ana