Après
avoir vu à la file trois pièces de théâtre qui m’ont laissée sur ma
faim, j’ai décidé de bouder.
Plus de théâtre pendant un certain temps.
Mais voilà, des amis m’ont dit :
- " Viens,
ce soir c’est bien tu verras !"
- "
Mais où m’amenez-vous ? "
- "A
la salle des fêtes d’Aurice et c’est une troupe amateur… "
J’ai hésité.
De quoi faire la fine bouche non ? Mais bon, faisons-leur confiance !
Et puis mes colères ne tiennent jamais bien longtemps. Je suis très
mauvaise pour les bouderies qui s’éternisent. La gaîté, c’est mieux.
Nous voilà donc partis vers Aurice, haut lieu pour ce soir du théâtre
landais.
Au bout d’une heure et quart de spectacle j’ai poussé un grand soupir
de satisfaction : Enfin du théâtre comme je l’aime ! Avec du rire, des
larmes, une histoire qui vous fait complètement oublier la vôtre, des
personnages attachants qu’on a envie de consoler, de prendre dans ses
bras ou de frapper, de l’émotion quoi !
Tout ça servi par trois comédiennes remarquables. J’ai vu des spectateurs
sortir, le mouchoir à la main, prêts à essuyer une larme, encore émus
par ce qu’ils venaient de voir.
Moi-même, j’étais en pétard parce que mes larmes coulaient malgré moi,
malgré mon mascara et mon maquillage, me transformant peut-être en monstre
de la nuit.
Si j’avais su je serais venue nature ! Pourtant j’ai ri aussi ! Je ne
vais pas vous raconter l’histoire, juste vous dire qu’il s’agit de deux
prisonnières qui se retrouvent dans la même cellule, deux mondes différents,
deux vies que rien n’aurait dû rapprocher et pourtant…
Il y a aussi une surveillante ambigüe et détestable, une étrange musique
lancinante et surtout des comédiennes inspirées amenant une intense
émotion, elles mêmes parfois au bord des larmes mais maîtrisées, toujours
justes, sans fioritures ni effets superflus.
Un régal.
J’espère que cette pièce va tourner dans la région. Courez-y.
Mais un conseil, munissez-vous de mouchoirs et pas de noir aux yeux.
Pourtant ne pensez pas que c’est une pièce triste, non. On y rit, on
y pleure…la vie quoi.
Ana